Un Paysage Economique en berne

Selon le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’économie des territoires palestiniens occupés peine à retrouver son élan d’avant la crise sanitaire de 2019. L’inflation, une aide étrangère en déclin et une dette en augmentation en sont les principales raisons.

Cette situation économique précaire est aggravée par une tension politique croissante, une dépendance renforcée vis-à-vis de l’Etat d’Israël et l’impasse du processus de paix. De plus, d’autres défis, comme la confiscation de terres et de ressources par les colonies israéliennes, une pauvreté endémique, et la contraction de l’espace budgétaire, pèsent lourdement sur le potentiel économique de la région.

Une Situation Alarmante

En 2022, bien que le PIB palestinien ait enregistré une croissance de 3,9%, il demeure inférieur de 8,6% par rapport à celui d’avant la pandémie en 2019. La situation est plus alarmante à Gaza où le PIB par habitant est à 11,7% en dessous de celui de 2019, approchant ainsi des chiffres les plus bas depuis 1994.

Le chômage demeure un autre défi majeur, touchant principalement les femmes et les jeunes. Il atteint 24% sur l’ensemble des territoires palestiniens, avec des disparités entre la Cisjordanie (13%) et Gaza (45%). De plus, 40% de la population dépend désormais de l’aide humanitaire, un chiffre alarmant mis en exergue par la CNUCED.

(Source chiffres : ONU)

Les Défis du Chômage et de la Pauvreté

Des résidents attendent en ligne pour accéder à de l’eau potable à Rafah, dans la bande de Gaza, le 24 octobre 2023. (Photo : MOHAMMED ABED / AFP)

La hausse des coûts alimentaires et énergétiques a frappé durement les familles les moins fortunées, pour qui la nourriture constitue une part conséquente de leur budget.

Gaza est, depuis 2007, soumise à des restrictions drastiques qui ont asphyxié son développement. Entre blocus et opérations militaires, les habitants sont souvent piégés dans cette zone densément peuplée, avec un accès limité aux ressources essentielles et aux infrastructures de base.

Vivre à Gaza en 2022, c’est subir des coupures d’électricité régulières, un manque d’eau potable et des systèmes d’assainissement défaillants. Les statistiques illustrent une vie difficile : 65% de probabilité de vivre dans la pauvreté, 41% de chances de se retirer du marché du travail et 45% de risque d’être chômeur.

L’appel de la CNUCED

La CNUCED tire la sonnette d’alarme sur la situation à Gaza, décrivant 16 années d'”anti-développement”. Avant même l’escalade actuelle du conflit entre l’Etat d’Israël et le Hamas, 80% de la population de Gaza dépendait de l’aide internationale.

Pour renverser cette tendance, Gaza nécessite une aide économique internationale massive. En 2022, le gouvernement palestinien a seulement reçu 250 millions de dollars d’aide budgétaire, et 300 millions pour des projets de développement, une chute vertigineuse par rapport aux 2 milliards de 2008.

La communauté internationale est donc interpellée par la CNUCED pour apporter un soutien significatif afin de compenser les années de restrictions, de blocus et d’opérations militaires ayant freiné le développement économique de la région.

By mel