Washington a présenté un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un arrêt des combats « lié à la libération des otages » détenus par le Hamas.

Des Palestiniens à la fenêtre d’un bâtiment endommagé à la suite d’un bombardement israélien, à Gaza, le 20 mars 2024.

Dans le contexte de la crise humanitaire s’aggravant à Gaza, les États-Unis, considérés comme le plus grand allié d’Israël, ont adopté une position surprenante. Lors d’une entrevue accordée à Al Hadath, un média saoudien, le 20 mars 2024, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé une initiative majeure. Les États-Unis ont mis en avant un projet de résolution devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, prônant un “cessez-le-feu immédiat” dans la bande de Gaza. Cette proposition vient avec une condition cruciale : l’arrêt des hostilités doit être conditionné par “la libération des otages” détenus par le Hamas.

Cette démarche intervient alors que Washington avait précédemment utilisé son droit de veto contre plusieurs propositions de cessez-le-feu instantané, témoignant de l’évolution de sa politique vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. Blinken a exprimé son espoir de voir les nations membres soutenir cette résolution, soulignant l’importance d’envoyer un “signal fort” à travers cette initiative.

Le projet de résolution, dont l’AFP a obtenu une copie, met en lumière “la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils des deux côtés et permettre la fourniture d’aide humanitaire essentielle.” Il réaffirme également le soutien sans réserve aux efforts diplomatiques internationaux pour atteindre un tel cessez-le-feu, conditionné par la libération des otages.

Pour le moment, aucun vote n’a été programmé pour ce texte. Cependant, il reflète une prise de position significative des États-Unis qui, tout en réaffirmant leur soutien à Israël et son droit à se défendre, mettent l’accent sur la protection et l’aide aux civils palestiniens gravement affectés par le conflit.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte où, depuis le blocage d’un projet de résolution algérienne fin février demandant un “cessez-le-feu humanitaire immédiat” à Gaza, les États-Unis cherchaient une alternative mettant en avant le soutien aux efforts diplomatiques sur le terrain. Cette approche visait à aboutir à une trêve de six semaines, en échange de la libération des otages, bien que des sources diplomatiques estiment que le texte avait peu de chances d’être approuvé par le Conseil.

Dans un contexte régional tendu, Antony Blinken poursuit ses rencontres diplomatiques, se rendant au Caire pour s’entretenir avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, au lendemain de sa rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Ces discussions sont cruciales pour l’avancement de la résolution proposée et pour la recherche d’une solution pacifique au conflit prolongé entre Israël et le Hamas.

By mel