Les manifestants se rassemblent devant une base militaire française, appelant au départ de l’ambassadeur et d’environ 1 500 soldats.

France 24

Des milliers de citoyens se sont rassemblés dans la capitale du Niger, Niamey, pour exiger que la France retire son ambassadeur et ses forces militaires, suite aux accusations d’« ingérence » formulées par les nouveaux dirigeants militaires.

Les manifestants ont convergé vers une base militaire abritant des soldats français en réponse à l’appel de plusieurs organisations civiques opposées à la présence militaire française. Ils ont brandi des banderoles affirmant : « Armée française, quittez notre pays ».

Le gouvernement militaire du Niger, qui a pris le pouvoir le 26 juillet, a accusé le président français Emmanuel Macron de créer des divisions dans ses commentaires sur le coup d’État et d’essayer d’imposer une relation néocoloniale avec l’ancienne colonie.

Macron a exprimé son soutien au président déstitué Mohamed Bazoum et a refusé de reconnaître les nouveaux dirigeants nigériens. L’ambassadeur de France, Sylvain Itte, est resté au Niger malgré un ultimatum d’une semaine pour quitter le pays, une décision applaudie par Macron.

Les manifestations qui ont eu lieu ces derniers jours étaient relativement pacifiques et organisées, mais samedi, des manifestants ont été vus en train de briser les barrières établies par les forces de sécurité pour s’approcher de la base, certaines tentant de la forcer. La base française abrite environ 1 500 soldats français, et l’armée nigérienne a renforcé la sécurité autour de la zone tout en mettant en garde contre toute intrusion forcée et ses conséquences.

Les manifestants ont exprimé leur détermination à ne pas se retirer et ont appelé au retrait de toutes les bases militaires étrangères du pays, arguant que ces bases n’ont pas réussi à lutter efficacement contre le terrorisme depuis plus de 13 ans.

Les dirigeants militaires du Niger ont qualifié l’attitude de la France d’« ingérence flagrante », notamment en soutenant l’ancien président Bazoum, actuellement en détention depuis le coup d’État de juillet. La France est également confrontée à une impasse avec la CEDEAO, qui est menacée d’intervenir militairement si la diplomatie ne ramène pas Bazoum au pouvoir. Macron a appelé les États de la région à adopter une politique responsable et a indiqué que la France soutiendra l’action diplomatique de la CEDEAO et, si nécessaire, une action militaire.

Les analystes estiment que la France ne peut pas quitter le Niger sans heurts, en particulier après son départ forcé du Mali et du Burkina Faso voisins à la suite des coups d’État militaires. La situation actuelle comporte le risque de confrontations si elle n’est pas résolue diplomatiquement, selon les experts. Pour la junte au pouvoir, il est crucial de faire partir l’ambassadeur de France pour ne pas apparaître affaiblie, tandis que le gouvernement français cherche à remettre en question la légitimité de la junte.

By mel