Les combats qui ont eu lieu lundi et mardi à Tripoli ont laissé un bilan de 55 morts et 146 blessés, d’après le porte-parole du Centre de médecine d’urgence et de soutien de Tripoli.

TV5 Monde.

Mardi, dans la capitale libyenne, les pires violences de l’année ont éclaté entre deux factions armées puissantes. Cependant, ces affrontements meurtriers se sont apaisés après que l’une des factions ait libéré un commandant dont la détention avait été à l’origine des combats.

Les combats qui ont eu lieu lundi et mardi à Tripoli ont laissé un bilan de 55 morts et 146 blessés, d’après le porte-parole du Centre de médecine d’urgence et de soutien de Tripoli.

La Force spéciale de dissuasion et la Brigade 444, qui sont parmi les forces militaires les plus puissantes de Tripoli, se sont affrontées depuis lundi soir, secouant divers quartiers de la capitale.

Mardi, une épaisse fumée noire à certaines parties de la ville, accompagnée du bruit d’armes lourdes rétentives dans les rues en raison des combats dans différentes banlieues.

Ces deux factions avaient déjà soutenu le gouvernement intérimaire d’unité nationale (GNU) lors de brèves batailles de l’année précédente. Leur reprise soudaine des combats a rompu plusieurs mois de tranquillité relative à Tripoli, mettant en évidence les risques d’un conflit qui demeure non résolu.

La Libye a connu peu de périodes de paix ou de stabilité depuis le soulèvement soutenu par l’OTAN en 2011. Depuis sa scission en 2014 entre les factions orientales et occidentales en conflit, le pays n’a pas retrouvé de stabilité durable.

Bien que les forces orientales aient tenté en 2020 un assaut sur Tripoli à l’ouest, cette tentative a échoué, aboutissant à un cessez-le-feu qui a mis fin à la plupart des grandes hostilités. La Turquie, soutenant le gouvernement de Tripoli, a assuré une présence militaire en Libye.

Cependant, les progrès vers une solution politique durable au conflit ont été limités, et sur le terrain, les factions armées qui ont obtenu la reconnaissance officielle et le financement continuent d’exercer leur influence.

L’année précédente, des factions soutenant un gouvernement rival, déclarées par le parlement basé dans l’Est, avaient tenté en vain de renverser le Premier ministre Abdulhamid al-Dbeibah, chef du gouvernement d’unité intérimaire. Cette tentative avait entraîné une journée d’affrontements violents à Tripoli.

En outre, cette année, des affrontements sporadiques ont secoué la ville de Zawiya, à l’ouest de la capitale.

Les affrontements actuels ont lieu lundi soir, lorsque la Force spéciale de dissuasion, qui contrôle l’aéroport principal de Mitiga à Tripoli, a arrêté Mahmoud Hamza, le commandant de la Brigade 444, alors qu’il tentait de voyager. Les combats se sont poursuivis jusqu’au mardi soir.

Depuis de nombreuses années, la Force spéciale de dissuasion est l’une des principales factions armées à Tripoli, exerçant son contrôle sur Mitiga et les zones côtières environnantes, y compris une portion importante de la route principale vers l’est.

De son côté, la Brigade 444 contrôle de vastes zones de la capitale et des zones au sud de Tripoli. Mahmoud Hamza, ancien membre de la Force spéciale de dissuasion, avait déjà joué un rôle essentiel dans la médiation pour apaiser les tensions entre d’autres factions armées.

Une autre faction armée majeure de Tripoli, l’appareil de soutien à la stabilisation, avait déployé des combattants et des véhicules dans les zones qu’elle contrôle, mais elle n’a pas été impliquée dans ces affrontements, selon un témoin de Reuters.

Les affrontements ont cessé suite à un accord prévoyant que la Force spéciale de dissuasion remette Hamza à l’appareil de soutien à la stabilisation, et que les combattants retournent dans leurs bases. Cet accord a été annoncé à la télévision par des anciens de la ville qui l’avaient négocié.

Un habitant de la région de Tarik Shok, dans le sud de Tripoli, a raconté qu’il s’était couché lundi sous les bruits des combats et s’était réveillé mardi avec une situation qui s’était aggravée.

Par ailleurs, des affrontements se sont déroulés autour de l’aéroport de Mitiga, d’après des témoignages d’habitants. En conséquence, les vols ont été détournés de cet aéroport vers Misrata, une ville située à environ 180 km à l’est de Tripoli, selon des compagnies aériennes et des sources aéroportuaires.

Un responsable du ministère turc de la Défense a indiqué mardi après-midi que la situation s’était apaisée à Tripoli, et qu’il n’y avait pas de problèmes concernant la sécurité des troupes turques. Selon des diplomates, Mitiga abrite une présence militaire turque.

By mel