Dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 février, la ville de Rafah, située au sud de la bande de Gaza, a été le théâtre d’une nouvelle escalade de violence. Plusieurs bombardements israéliens ont détruit une mosquée ainsi que de nombreuses habitations, exacerbant une situation déjà tendue malgré les discussions en cours pour une trêve et la libération des otages détenus par le Hamas.

Une unité d’artillerie tire en direction de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe palestinien Hamas, en Israël. /Photo prise le 22 février 2024/REUTERS/Susana Vera

Le ministère de la Santé de Gaza, sous le contrôle du groupe palestinien Hamas, a rapporté un bilan tragique de 97 personnes tuées et 130 autres blessées au cours des dernières 24 heures. La majorité des victimes sont encore sous les décombres ou dans des zones désormais inaccessibles aux secours, illustrant l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui se joue dans l’enclave palestinienne.

Rafah, adossée à la frontière égyptienne, est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens fuyant les combats et les bombardements qui sévissent dans la bande de Gaza depuis plusieurs mois. Selon les agences humanitaires, environ 1,5 million de personnes, soit les deux-tiers de la population gazaouie, sont désormais entassées dans cette ville, témoignant de la gravité de la crise humanitaire.

La destruction de la mosquée Al Farouk dans un raid aérien et les dégâts causés aux immeubles environnants soulignent l’intensité des attaques. Les habitants, dont certains ont dû trouver refuge sous des tentes, rapportent une nuit d’horreur, marquée par le bruit incessant des explosions et des avions militaires. “On ne pouvait pas dormir. Le son des explosions et des avions au-dessus de nous ne s’arrêtait jamais”, confie Jehad Abouemad, 34 ans, résident de Rafah.

L’offensive israélienne, lancée le 7 octobre dernier en représailles aux attaques du Hamas, a déjà coûté la vie à près de 30.000 Palestiniens, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a même évoqué la possibilité d’une attaque sur Rafah avant le début du mois de ramadan, le 10 mars, si le Hamas ne libère pas tous les otages d’ici là.

Les discussions pour un cessez-le-feu et la libération des otages semblent dans l’impasse, malgré la présence du chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, en Égypte pour des tractations. Les exigences du Hamas, incluant la fin des combats et le retrait de l’armée israélienne, se heurtent à l’objectif israélien d'”éradiquer” le Hamas avant tout retrait.

By mel