En une réaction empreinte de détermination, Mahjoub Mahjoubi, l’imam de 52 ans récemment expulsé en Tunisie, a exprimé son intention de faire “tout pour regagner la France”. Cet élan survient après son expulsion sous le coup d’une enquête le visant pour apologie du terrorisme et pour ses prêches considérés comme radicaux. Son expulsion a été réalisée “moins de 12 heures après son interpellation” à Bagnols (Gard), une rapidité saluée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

L’imam Mahjoub Mahjoubi en février 2024. LP/Fabien MALOT

Mahjoubi a confié à BFM : “On m’a cassé en 1 000 morceaux… On a fait circuler des mensonges sur moi. C’est faux. Je vais me battre. Je vais me battre dans le pays des droits de l’Homme. Je ne vais pas me laisser faire”. Il dénonce une utilisation politique de son expulsion par le ministre de l’Intérieur et exprime un désir profond de retourner en France, notamment pour être près de ses proches, soulignant que son enfant de sept ans souffre d’un cancer.

Son avocat, Samir Hamroun, a mis en avant les “attaches très profondes en France” de Mahjoubi, qui vit dans le pays depuis 1986 et détient un titre de séjour depuis 1989. Mahjoubi est père de onze enfants, dont cinq sont mineurs. Cette expulsion soulève des questions sur les conséquences sociales et familiales de telles décisions administratives.

L’arrêté d’expulsion reproche à Mahjoubi de véhiculer une vision de l’islam “rétrograde, intolérante et violente”. Il est notamment accusé d’avoir tenu des discours discriminatoires envers les femmes et d’inciter à la haine contre les Juifs. Toutefois, son avocat réfute ces accusations, arguant que certaines déclarations ont été sorties de leur contexte ou mal interprétées. Il souligne que Mahjoubi a été “extrêmement maladroit” mais rejette l’idée qu’il soit une personne radicalisée ou dangereuse.

L’avocat de Mahjoubi insiste sur le fait que l’imam participe depuis des années à des actions contre l’extrémisme dans sa commune, présentant un contraste avec l’image qui lui est attribuée par l’arrêté d’expulsion.

Un recours référé liberté sera déposé pour contester la décision d’expulsion, ouvrant la voie à une bataille juridique qui sera scrutée de près. Le ministre de l’Intérieur, via un message sur X, défend l’expulsion comme une démonstration de la force de la loi immigration, soulignant les tensions entre politique migratoire et droits individuels.

By mel