« Le vernis, j’ai dû te demander pourquoi tu n’en portais plus. » Pauline est installée sur l’épais canapé rose et argenté du salon marocain de sa sœur. Sa nièce gazouille sur ses genoux. A sa gauche, Marine verse dans de petits verres ornés d’arabesques le thé à la menthe qu’elle vient de préparer. Depuis qu’elle s’est convertie à l’islam, il y a quatre ans, Marine a changé. Elle ne mange plus de porc, prie cinq fois par jour, s’est mise à porter le voile. Et ne met plus de vernis.
Mais la nouvelle vie de Marine, qui aurait pu éloigner les deux sœurs, n’a rien changé entre elles. « Au fond, je dirais même que ça nous a rapprochées »,c’est en en parlant que Marine réalise. « Parce que je me sens mieux. » Pauline acquiesce.

Marine, 24 ans, le visage rond et les yeux marron, et Pauline, 21 ans, les yeux bleus et le visage plus allongé, sont les aînées d’Amandine*, 14 ans. Toutes les trois ont grandi à Orléans, dans une famille où la religion n’avait « aucune place ». Leur mère est conseillère en orientation professionnelle et leur père, cadre commercial. Les trois filles se sont toujours bien entendu, surtout Marine et Pauline qui n’ont que trois ans d’écart. Mais c’est le divorce de leurs parents qui les a réellement rapprochées. Elles avaient respectivement 16 et 13 ans.« La fratrie se serre les coudes dans ces moments-là », estime Pauline.

« Ma conversion est une sorte d’émancipation »

Les deux sœurs ont en commun la curiosité : « Toutes deux sont avides d’apprendre et très ouvertes aux autres », détaille leur mère, Monique*. Marine est cependant plus fragile. « Ma sœur est beaucoup plus blindée que moi. Je suis quelqu’un d’assez angoissé, j’ai tendance à me remettre systématiquement en question », reconnaît-elle. C’est ce mélange de curiosité et d’incertitude qui a poussé Marine à s’intéresser à l’islam.

Son cheminement, les étapes qui l’ont amenée à se convertir, a été progressif. En 2011, elle commence à se renseigner dans son coin – elle ne compte pas de musulmans parmi ses proches –, sur l’histoire et la pratique de cette religion.« Je voulais me faire ma propre idée d’une religion mal représentée, notamment dans les médias. » Elle lit le Coran en français et passe beaucoup de temps sur Internet, à consulter des forums. Petit à petit, elle arrête de sortir, de boire de l’alcool et de manger du porc. Ce qui n’a pas été très difficile : « On peut compter les fois où je suis sortie en boîte de nuit sur les doigts des deux mains. »

A cette époque, Marine a 19 ans. Elle étudie le commerce international à la fac. Elle vit seule en résidence universitaire et traverse une période difficile, marquée par « de gros moments de déprime ». L’islam éclaire ses questions existentielles laissées sans réponse. La religion devient aussi un moyen pour Marine de s’assumer : « Ma conversion est une sorte d’émancipation, c’est une affirmation de mes choix, pour la première fois de ma vie. » Pendant cette période d’apprentissage, elle ne cache pas son intérêt grandissant pour l’islam à ses proches. « On a toujours été limpides l’une envers l’autre, donc l’annonce de sa conversion n’a pas été brutale pour moi », se souvient Pauline, étudiante en droit à Tours.

« Je me suis sentie bénie, comblée. Et plus légère »

En janvier 2012, Marine prend sa décision. Ou plutôt la concrétise. Elle a décidé depuis quelque temps, mais, sans personne pour la guider dans son entourage, elle ne sait pas comment procéder. Une rencontre va l’aider à sauter le pas. Ce jour-là, elle est en charge des cabines d’essayages d’une boutique de prêt-à-porter pour laquelle elle travaille en alternance. Elle approche une femme voilée, Alya*, à peine plus âgée qu’elle. Peut-être est-ce l’assurance que cette femme dégage, ou simplement la relation cliente-vendeuse qui donne à Marine le courage d’aborder une inconnue. Un peu des deux sans doute. Elle lui demande de lui indiquer une mosquée où se convertir. Les deux femmes sympathisent et finissent par devenir amies.

C’est Alya qui offre à Marine son premier tapis de prière. Elles échangent beaucoup sur la religion, Marine lui pose toutes les questions auxquelles elle n’a pas trouvé de réponse dans ses lectures. Un mois après leur première rencontre, Alya accompagne Marine se convertir à la mosquée de l’Argonne, dans le nord d’Orléans. Avec son amie à ses côtés, elle récite la shahada – l’attestation de foi – un soir, dans une mosquée déserte. « J’ai pleuré, évidemment, car je me suis sentie en quelque sorte bénie et comblée, et surtout plus légère », se souvient-elle avec émotion.

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By Mohamed

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5 thoughts on “Marine, convertie à l’islam : « Je suis toujours la même, en mieux »”
  1. Assalamualaikum wwb..

    SubhaAllah..Allah swt.donne hidayah à toi ma soeurs Marine.. qu’Allah te benisse..donne bonne santé..richesse fi dunya wal akhirah..
    InsyaAllah le paradis sera å toi

    De Bogor-Indonésie

  2. Elhamdoullileh c est lui qui nous as guide a sa religion et sans lui nous nous serions jamais su nous guide
    MachAllah

  3. L’islam est de loin le meilleur outil de développement personnel…

    C’est merveilleux ces merveilles 😉

  4. ماشاء الله والحمد لله اللهم زدنا ولا تنقصنا واهد بنا واجعلنا سببا لمن اهتدى

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