La communauté internationale doit aux Yéménites qui souffrent depuis longtemps de ne pas laisser l’élan actuel prendre le pas sur les vagues d’espoir précédentes. Pour la première fois depuis des années, le Yémen théâtre de l’un des conflits et des tragédies humanitaires les plus cruels de ces dernières décennies offre de réelles raisons d’espérer.

Alors que les Yéménites doivent décider de leur propre avenir politique, la communauté internationale se doit de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir l’élan actuel avant qu’il ne prenne le chemin des vagues d’optimisme précédentes.

Bien qu’elle se soit officiellement écoulée en octobre dernier, la trêve négociée par l’ONU, qui a commencé en avril 2022, tient largement. Ce fut une étape majeure. L’accord a permis de réduire la violence et d’améliorer l’accès humanitaire dans tout le Yémen. Mais la reprise de la violence à grande échelle reste une possibilité réelle. Toutes les parties doivent transformer cette trêve en un cessez-le-feu permanent et global avec des dispositions de surveillance.

Cela prendra du temps. Mais il y a 21,6 millions de Yéménites qui ont désespérément besoin d’une aide humanitaire, qui doit se poursuivre. Renforcer la capacité des autorités locales à fournir des services de base est un moyen d’y parvenir.

 Deux délégations saoudiennes et omanaises de haut niveau se sont rendues à Sanaa au début de cette année. De telles réunions, doivent aussi progressivement impliquer les points de vue des autres. Simultanément, Riyad doit s’assurer que ces discussions ne sapent pas les pourparlers entre le gouvernement internationalement reconnu du Yémen, représenté par le Presidential Leadership Council (PLC).

Dans toute la région, d’autres signes positifs émergent également. Les pourparlers saoudo-iraniens à Bagdad et Mascate ont conduit à la déclaration trilatérale négociée par la Chine en mars de cette année. Avec la réouverture des ambassades et le président iranien Ebrahim Raisi envisageant même une invitation du roi saoudien Salmane à Riyad, une manipulation prudente pourrait voir le début d’une détente entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Alors que les deux parties restent sceptiques l’une envers l’autre, une telle réconciliation pourrait porter de nombreux fruits, non seulement pour le Yémen mais aussi pour la sécurité maritime, la coopération économique, le Liban et l’Irak.

De plus, les vols en provenance de Sanaa ont lentement augmenté depuis que le premier avion commercial en six ans a quitté la capitale yéménite en mai 2022, tandis que les pèlerins du Hajj ont quitté l’aéroport de Sanaa pour Djeddah, en juin pour la première fois depuis 2016.

Mais il reste encore un long chemin à parcourir avant que ces signes encourageants ne se transforment en une résolution globale du conflit. Cela nécessite une approche coordonnée entre tous les acteurs clés à la fois pour développer une voie viable et ensuite pour persuader toutes les parties de s’y tenir. Il faut réactiver les formats de coordination et développer des moyens innovants de s’asseoir ensemble.

Ceci est vital principalement pour les Yéménites et leurs voisins. Mais c’est aussi dans l’intérêt des pays occidentaux qui doivent convaincre d’autres régions que l’invasion de l’Ukraine n’a pas mis toutes les autres crises en veilleuse. Agir rapidement, avant que l’élan ne soit perdu, est aussi essentiel que de le faire de manière à inclure toutes les principales parties yéménites.

By mel