Des centaines de migrants arrivent quotidiennement en Libye après avoir été abandonnés dans le désert frontalier par les forces de sécurité tunisiennes, ont indiqué à l’AFP les gardes-frontières libyens et les migrants eux-mêmes.

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Mardi dernier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé la Tunisie à mettre fin à l’expulsion des migrants vers les zones frontalières désertiques et a demandé que ceux qui sont déjà bloqués dans ces conditions difficiles soient relocalisés, selon un porte-parole.

Le porte-parole adjoint, Farhan Haq, a exprimé la préoccupation profonde de l’ONU concernant l’expulsion des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile de Tunisie vers les frontières avec la Libye et l’Algérie. Il a souligné que plusieurs personnes sont mortes à la frontière entre la Tunisie et la Libye, tandis que des centaines, y compris des femmes enceintes et des enfants, sont restées bloquées dans des conditions extrêmement difficiles avec un accès limité à la nourriture et à l’eau.

Selon les gardes-frontières libyens et les migrants eux-mêmes, des centaines de migrants sont arrivés en Libye après avoir été abandonnés dans le désert frontalier par les forces de sécurité tunisiennes. À leur arrivée en Libye, ces migrants, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, sont souvent épuisés et confrontés à des températures dépassant les 40 degrés Celsius (104 degrés Fahrenheit).

Les organisations humanitaires en Libye ont rapporté au moins 17 décès au cours des trois dernières semaines.

La Tunisie est un point d’entrée majeur pour les migrants et les demandeurs d’asile qui tentent de rejoindre l’Europe par des voyages périlleux en mer. Les dirigeants européens ont offert une aide financière à la Tunisie pour gérer ce flux migratoire.

Une déclaration conjointe des agences de l’ONU a également souligné la “tragédie en cours” des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile dans les régions frontalières de la Tunisie. Ils ont réitéré l’appel à la fin immédiate de ces expulsions et à la relocalisation urgente des personnes bloquées le long de la frontière vers des lieux sûrs.

Le gouvernement libyen de Tripoli a récemment déclaré qu’il refusait la “réinstallation” sur son territoire des migrants arrivant de Tunisie. L’ONU insiste sur la nécessité de protéger tous les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile, et de les traiter avec dignité, en respectant leurs droits humains, quel que soit leur statut, conformément au droit international relatif aux droits humains et aux réfugiés.

By mel