Le Pakistan a accusé l’Iran d’une frappe aérienne meurtrière qui a provoqué la mort de deux enfants sur son territoire. Cette escalade survient après des raids similaires menés par l’Iran en Irak et en Syrie, qualifiés de frappes contre des “groupes terroristes anti-iraniens” par Téhéran.

PHOTO : SHAFIULLAH KAKAR, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La frappe aérienne a visé le quartier général du groupe djihadiste Jaish al-Adl, situé dans une zone proche de la frontière entre le Pakistan et l’Iran. Les autorités pakistanaises ont qualifié cette attaque de “totalement inacceptable” et injustifiée, soulignant qu’elle s’est produite près de la frontière commune des deux pays.

À l’heure actuelle, les autorités iraniennes n’ont pas encore réagi à ces allégations. Cependant, l’agence iranienne d’État Nour News a confirmé que l’attaque avait entraîné la destruction du quartier général de Jaish al-Adl au Pakistan. Ce groupe, créé en 2012, est considéré comme une organisation terroriste par l’Iran et a mené plusieurs attaques sur le sol iranien au cours des dernières années.

La frappe en territoire pakistanais survient après des tirs de missiles effectués par l’Iran en Syrie et au Kurdistan irakien autonome, qualifiés de frappes contre des “espions” et des cibles “terroristes”. Ces événements se déroulent alors que le Proche-Orient est déjà secoué par le conflit opposant le Hamas à Israël dans la bande de Gaza, ainsi que par les attaques des rebelles pro-iraniens Houthis du Yémen contre des navires commerciaux en mer Rouge.

Le gouvernement pakistanais n’a pas précisé l’emplacement exact de la frappe iranienne, mais des médias locaux rapportent qu’elle a eu lieu près de Panjgur, dans le Sud-Ouest de la province du Baloutchistan, où les deux pays partagent une frontière de près de 1000 kilomètres. Quelques heures avant l’attaque, le Premier ministre intérimaire Anwar-ul-Haq Kakar avait rencontré le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, en marge du Forum de Davos en Suisse.

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a averti que cette violation de la souveraineté du Pakistan était “totalement inacceptable” et pourrait avoir de “sérieuses conséquences”. La frappe a provoqué la mort de deux enfants innocents et a blessé trois fillettes, selon les autorités pakistanaises.

Le Pakistan a convoqué le représentant de l’Iran à Islamabad pour protester contre cette “violation injustifiée de son espace aérien”. L’incident a également suscité des préoccupations quant à l’impact sur les relations bilatérales entre les deux pays, qui ont déjà été tendues par le passé en raison de soupçons mutuels de soutien à des groupes rebelles opérant à partir du territoire de l’autre.

La Chine, qui entretient des liens privilégiés avec Islamabad et Téhéran, a appelé au calme et à la retenue, soulignant l’importance des relations entre les deux pays dans la région.

By mel