La France a pris position en refusant d’accuser Israël de génocide dans la bande de Gaza, alors que l’Afrique du Sud a porté ces accusations devant la CIJ. Le sud de la bande de Gaza continue de subir des frappes israéliennes, exacerbant la crise humanitaire.

A Rafah, des Palestiniens attendent la nourriture préparée par une cuisine caritative, le 16 janvier. (SALEH SALEM/REUTERS)

Mercredi, la France a pris une position ferme en refusant d’accuser Israël de génocide dans la bande de Gaza, alors que l’Afrique du Sud a porté ces accusations devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Le ministre des Affaires étrangères français, Stéphane Séjourné, a déclaré lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale que “l’accusation d’Israël de génocide est un franchissement moral. On ne peut pas exploiter la notion de génocide à des fins politiques”.

Cette déclaration intervient alors que l’audience devant la CIJ est en cours depuis le 11 janvier, suite à la saisie par l’Afrique du Sud, qui affirme qu’Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l’Holocauste.

Le sud de la bande de Gaza continue de subir de lourdes frappes aériennes de l’armée israélienne, malgré l’annonce de la fin prochaine de la phase “intensive” des combats contre le Hamas.

Des témoins ont signalé des frappes près de l’hôpital Nasser de Khan Younès, la principale ville du sud de Gaza, où Israël prétend que des dirigeants locaux du Hamas se cachent. Ces frappes ont provoqué la panique parmi les centaines de personnes déplacées qui avaient trouvé refuge dans l’hôpital. Selon le ministère de la santé du Hamas, au moins 81 personnes ont été tuées dans la nuit à Khan Younès et dans d’autres secteurs de Gaza.

Un nouvel accord d’aide humanitaire entre Israël et le Hamas a été annoncé par le ministère des Affaires étrangères du Qatar, avec la médiation de la France.

L’État hébreu et le mouvement du Hamas ont convenu de permettre l’entrée d’aide humanitaire destinée à la population de Gaza, ainsi que de médicaments dans les zones les plus touchées et vulnérables. Les hôpitaux de Gaza font face à une pénurie de médicaments et d’électricité, et certains sont même fermés. Le ministère de la Santé du Hamas a déclaré qu’environ 24 448 personnes avaient été tuées et 61 504 blessées depuis le début du conflit.

En France, le président Emmanuel Macron a annoncé l’organisation d’une journée d’hommage le 7 février aux victimes françaises de l’attaque du Hamas en Israël.

Il a rappelé que la France avait perdu 41 de ses citoyens dans cette attaque, la plus meurtrière depuis l’attentat de Nice. La cérémonie se tiendra au monument pour les victimes du terrorisme sur l’esplanade des Invalides à Paris. Macron a également souligné les efforts pour libérer les trois otages français détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, avec le soutien des autorités israéliennes et du Qatar.

Les tensions augmentent en mer Rouge entre les États-Unis et les rebelles yéménites Houthis, désormais classés comme entités “terroristes” par les États-Unis. Les Houthis ont subi des frappes américaines sur quatre sites d’où ils prévoyaient de lancer des missiles contre des navires commerciaux en mer Rouge en solidarité avec la population de Gaza.

La France a choisi de ne pas se joindre à ces frappes de la coalition américano-britannique pour “éviter toute escalade”, selon les déclarations d’Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse. Il a évoqué “le risque dans la durée” pour Israël de poursuivre des opérations pas suffisamment ciblées à Gaza.

By mel