Depuis des décennies, le conflit israélo-palestinien suscite des réactions et des mouvements de solidarité à travers le monde. L’un de ces mouvements est le boycott des produits israéliens, une action qui vise à exprimer une opposition politique et économique à l’Etat d’Israël en réponse à sa politique à l’égard de la Palestine. Ce boycott, qui remonte à avant la création de l’État d’Israël en 1948, a évolué et pris de l’ampleur au fil des années, mobilisant désormais des individus, des communautés et même des personnalités publiques.

Le boycott d’Israël est une action d’opposition à l’État d’Israël qui consiste à ne pas participer à l’économie ou à la culture de cet État. Il est né contre le sionisme avant la colonisation de la Palestine, formellement instauré en décembre 1945 par la Ligue arabe, et a pris depuis diverses formes.

Après des semaines de manifestations contre les bombardements de Gaza par l’armée israélienne, les militants pro-palestiniens des grands pays musulmans d’Asie cherchent à influencer le débat en lançant un boycott des produits des entreprises occidentales qu’ils jugent trop favorables à la riposte militaire de Jérusalem. En Malaisie et en Indonésie, des personnalités publiques se mobilisent sur les réseaux sociaux pour appeler les populations à rejoindre le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), initié par des ONG palestiniennes.

Le boycott des produits israéliens s’étend également en Turquie, avec des actions ciblées dans les restaurants et cafés, ainsi que des initiatives visant à mettre fin à toute collaboration académique avec des institutions israéliennes.

Les militants diffusent largement sur les réseaux sociaux les noms de dizaines de groupes à punir, notamment Puma, Nestlé, Burger King, McDonald’s, et Starbucks. Les raisons varient, de partenariats avec des entités israéliennes à la distribution de repas gratuits à des soldats israéliens. En Indonésie, une liste similaire contient le nom de 121 sociétés à boycotter, bien que ces appels aient actuellement moins d’impact en Indonésie que dans les grandes villes malaisiennes.

Face à la baisse de leurs ventes due au boycott, certaines entreprises réagissent en faisant des dons à des fonds de solidarité avec la Palestine. Par exemple, la société Gerbang Alaf Restaurants, qui gère la franchise McDonald’s en Malaisie, a annoncé un don d’un million de ringgits malaisiens au Fond de la solidarité avec la Palestine. Elle insiste sur le fait qu’elle est une entreprise locale détenue à 100 % par des musulmans.

Le boycott d’Israël, sous la bannière du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), a pris de l’ampleur à l’échelle internationale depuis sa création en 2004 en Palestine. En France, il regroupe aujourd’hui une quarantaine d’associations et de partis politiques, et vise à inciter les entreprises internationales à se retirer de l’État d’Israël, ainsi qu’à encourager les États à le sanctionner. Il englobe également des aspects académiques et culturels.

Le boycott des produits israéliens et de certaines marques internationales a des conséquences économiques notables. Certaines grandes entreprises européennes ont renoncé à des investissements en État d’Israël, et plusieurs pays européens ont déconseillé officiellement d’investir dans les colonies israéliennes. Le Premier ministre israélien a exprimé sa préoccupation quant aux retombées économiques, tandis que le ministre des Finances a estimé que le boycott pourrait coûter des milliards d’euros à l’économie israélienne.

De nombreuses personnalités publiques, célébrités, et influenceurs rejoignent le mouvement de boycott. Parmi eux, Mohamed Derradji, ancien participant de l’émission Koh Lanta, a ouvert un restaurant à Colombes en Île-de-France où il ne propose pas la boisson Coca-Cola en vente en raison du boycott des produits associés à la colonisation de la Palestine. De plus, certaines stars de la téléréalité en France, comme l’influenceuse Maeva Ghennam, également de confession musulmane et ancienne candidate de télé-réalité, soutiennent activement la Palestine. Maeva Ghennam, suivie par 3,2 millions d’internautes sur Instagram, a même rompu son contrat avec son agente Magali Berdah, pro-israélienne.

Le gouvernement turc se montre pragmatique, ne coupant pas complètement les relations diplomatiques avec l’État d’Israël malgré le boycott. L’Iran a appelé à cesser tout commerce pétrolier avec l’État d’Israël, mais la Turquie a opté pour un rappel de son ambassadeur tout en maintenant une position de médiateur dans le conflit israélo-palestinien.

Le boycott des produits israéliens et des entreprises associées à Israël continue de prendre de l’ampleur en Asie et en Europe, suscitant des réactions variées des entreprises, des gouvernements et même des personnalités publiques, tout en alimentant un débat mondial sur la solidarité avec la Palestine et les implications économiques et politiques du boycott.

By mel