Dans le cadre de la situation tragique qui prévaut dans le sud du Liban, où les affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah persistent, un phénomène moins visible mais tout aussi dévastateur frappe les habitants de Khiam, une petite localité à la frontière israélienne. Au-delà des pertes humaines et des destructions matérielles, la guerre inflige des dommages psychologiques profonds aux survivants.

Le village de Khiam, sous les tirs israéliens, 7 janvier 2024. (TAHER ABU HAMDAN / XINHUA)

Depuis quatre mois, les bombardements quasi quotidiens ont déjà causé la mort de plus de 200 personnes, dont une vingtaine de civils, et poussé 75 000 personnes à quitter la zone pour d’autres régions du Liban. Pour ceux qui restent, comme les habitants de Khiam, la situation est désespérée. Coupés du monde et confrontés à l’adversité, ils peinent non seulement à répondre à leurs besoins physiques mais aussi à soigner les plaies invisibles laissées par le conflit.

Au cœur de cette détresse, le dernier cabinet médical du village, géré par l’association Amel, représente un bastion d’espoir. Dirigé par la docteure Ahlam Assaad, ce centre continue de fonctionner contre toute attente, offrant des consultations gratuites aux résidents. Avec un nombre croissant de cas de grippe et, plus préoccupant encore, de troubles psychologiques liés à la guerre, la tâche de la docteure Assaad est immense. “Tout le monde souffre de dépression… et nous aussi !”, confie-t-elle.

Le personnel médical, emmené par des figures de résilience comme la directrice Mayssam Haydar, lutte sur deux fronts : soigner les maladies physiques et atténuer les souffrances psychologiques. Malgré les risques constants posés par les frappes israéliennes, leur détermination reste inébranlable. “Bien sûr que j’ai peur, mais les patients comptent sur nous”, affirme Haydar, soulignant l’importance vitale de leur mission dans une région abandonnée.

La situation à Khiam est un rappel poignant de la complexité des conflits modernes, où les cicatrices mentales et émotionnelles nécessitent autant d’attention et de soins que les blessures physiques. L’engagement d’associations comme Amel souligne l’urgence d’une réponse humanitaire globale qui adresse non seulement les besoins immédiats mais aussi le bien-être psychologique de ceux pris dans les tourments de la guerre.

By mel