JERUSALEM – Les récents propos du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, préconisant un départ massif de Palestiniens de la bande de Gaza, continuent de faire l’objet de vives controverses et d’indignation, tant au niveau national qu’international. Malgré les critiques américaines, Ben Gvir persiste dans ses déclarations controversées.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir lors du Conseil des ministres, à Jérusalem, le 3 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Mercredi, Itamar Ben Gvir, à la tête du parti d’extrême droite pro-colons Force juive, a réitéré son appel en faveur d’un départ massif de Palestiniens de Gaza, en déclarant : “Les États-Unis sont nos bons amis, mais avant tout, nous ferons ce qui est bon pour l’État d’Israël : encourager l’émigration de centaines de milliers de personnes de Gaza permettra aux résidents israéliens de rentrer chez eux en toute sécurité tout en protégeant nos soldats”.

Le ministère de la Santé du Hamas palestinien a publié un nouveau bilan mercredi, faisant état de 22 313 décès depuis le début de la guerre le 7 octobre, résultant des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Ce chiffre inclut 128 personnes décédées au cours des dernières 24 heures. De plus, le ministère a rapporté que depuis le début des hostilités le 7 octobre, 57 296 personnes ont été blessées.

Les États-Unis, traditionnellement alliés d’Israël, ont vivement critiqué ces déclarations. Matthew Miller, porte-parole du département d’État, a qualifié ces propos d'”irresponsables”. Il a souligné que la déportation ou le transfert forcé de populations est considéré comme un crime contre l’humanité selon les statuts de la Cour pénale internationale (CPI) et est interdit par les conventions de Genève, des principes fondamentaux du droit humanitaire international.

Cette polémique s’inscrit dans une série de déclarations similaires d’autres ministres israéliens, notamment celle du ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui a également appelé à encourager l’émigration des Palestiniens de Gaza. Smotrich a affirmé que “70% du public israélien soutient l’émigration volontaire des Arabes de Gaza et leur absorption par d’autres pays”. Ces déclarations ont suscité une controverse considérable en Israël et à l’étranger, ravivant le débat sur les politiques du gouvernement israélien en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé depuis 1967.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont le gouvernement est composé de partis de droite, d’extrême droite et de formations juives ultra-orthodoxes, est déjà confronté à des accusations de renforcement du poids des colons en Cisjordanie. Alors que la situation en cours dans la région continue de susciter de nombreuses réactions et de soulever des questions complexes, l’avenir de la quête d’une paix durable au Moyen-Orient reste incertain.

By mel