Des milliers de personnes fuyant le conflit en cours entre les forces gouvernementales et les rebelles du M-23 atteignent l’entrée de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, le mercredi 7 février 2024. La situation sur le terrain est explosive, avec des affrontements qui se sont intensifiés ces derniers jours dans le Nord-Kivu entre les forces armées de RDC (FARDC) appuyées par les milices locales et le M23, soutenue par des unités de l’armée rwandaise.

Des milliers de personnes fuyant le conflit en cours entre les forces gouvernementales et les rebelles du M-23 atteignent l’entrée de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, le mercredi 7 février 2024. © Moses Sawasawa/AP/SIPA

Des centaines de femmes, toutes vêtues de noir, ont manifesté à Kinshasa pour dénoncer l’inaction, voire la complicité de la communauté internationale et les pays occidentaux avec le mouvement rebelle du M23 et le Rwanda. Le Conseil de sécurité des Nations unies a, en urgence, condamné l’offensive du M23, réaffirmant son soutien total à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la RDC.

Tout a commencé le 7 février, lorsque les rebelles ont pris la ville de Shasha, avant de se diriger vers Saké, une ville stratégique considérée comme le dernier verrou avant Goma. Cette résurgence des violences intervient alors que les troupes sud-africaines et tanzaniennes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) étaient censées débuter leur déploiement en RDC.

Goma, agglomération de plus d’un million d’habitants, se trouve encerclée entre le lac Kivu au sud et la frontière rwandaise à l’est. La province est aujourd’hui pratiquement déconnectée du reste du territoire national, aggravant ainsi la situation humanitaire. Selon le HCR, 135 000 personnes ont fui les combats pour se réfugier dans des camps déjà saturés de la périphérie de Goma.

Le « Mouvement du 23 mars », majoritairement tutsi, reproche au gouvernement de ne pas avoir respecté des accords sur la réinsertion de ses combattants. Le président Félix Tshisekedi, réélu pour un second mandat, a refusé toute reprise de négociation avec le M23, accusant le Rwanda de vouloir faire main basse sur les minerais de l’Est congolais, ce que réfute Kigali.

La situation à Goma est un rappel alarmant de la fragilité de la paix dans la région. Alors que la communauté internationale s’efforce de trouver une solution, les habitants de Goma et des environs vivent dans l’incertitude, espérant une résolution rapide du conflit qui menace leur vie et leur sécurité.

By mel