À Rafah, près de la frontière égyptienne, les réfugiés palestiniens vivent un cauchemar quotidien. Cette ville du sud de la bande de Gaza se métamorphose lentement en un gigantesque camp de survie, avec des conditions de vie critiques et des défis inimaginables.

Des réfugiés palestiniens dans le camp de réfugiés de Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 2 janvier 2024. (AFP)

La ville de Rafah, située au sud de la bande de Gaza, est en train de devenir le symbole d’une crise humanitaire de grande ampleur. Les réfugiés palestiniens fuyant les zones de conflit affluent dans cette ville, transformant lentement ses rues en un immense camp de survie. Selon les Nations Unies, les conditions de vie à Rafah sont devenues critiques, avec une densité de population atteignant 12 000 habitants par kilomètre carré.

Pour de nombreux réfugiés, la vie à Rafah est une lutte quotidienne. Amjed Tantish, père de cinq enfants, témoigne de son expérience, vivant avec sa famille dans une petite tente de plastique depuis trois semaines. Il a dû acheter les matériaux nécessaires à un prix exorbitant pour construire son abri de fortune.

“Il y a du matériel maintenant, mais les prix sont dix à vingt fois plus élevés qu’avant, déplore-t-il. Moi j’appartiens à la classe moyenne, c’est tout juste si j’ai pu payer ce qu’il me fallait.”

Amjed Tantish

La situation à Rafah est devenue si désespérée que même l’accès à l’eau est un défi majeur pour les résidents. Les arbres d’une petite forêt avoisinante ont été abattus pour servir de source de combustible pour la cuisine, mettant en lumière la lutte constante pour la survie.

Un abri temporaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. 8 décembre 2023 Icon Sport/Xinhua/Rizek Abdeljawad

Amjed Tantish, malgré sa propre situation précaire, s’efforce de soutenir ses anciens élèves, qui sont également devenus des réfugiés. Il a dirigé un club de natation pendant plus de dix ans et utilise cette expérience pour encourager les enfants à surmonter leurs souffrances.

“Pour les enfants, les cours de natation sont une expérience qui marque une vie, ajoute-t-il. Donc à chaque fois qu’ils me rencontrent, ils sont enthousiastes. J’utilise cela pour les réconforter, les encourager à dépasser leurs souffrances. Je prends des photos avec eux. Ça leur fait beaucoup de bien.”

Amjed Tantish

La situation à Rafah est un rappel poignant des difficultés auxquelles sont confrontés les réfugiés palestiniens, avec des conditions de vie critiques, une inflation galopante et une insécurité omniprésente. Selon les Nations Unies, près de 100 000 réfugiés sont actuellement recensés dans cette ville en crise.

By mel