La France maintient une position ferme en refusant de reconnaître le gouvernement dirigé par les généraux.
Discours d’Emmanuel Macron
En dépit des pressions exercées par les responsables du récent coup d’État au Niger, l’ambassadeur de France demeurera en poste dans ce pays sahélien, a affirmé le président Emmanuel Macron.
Lors d’un discours crucial sur la politique étrangère prononcé devant les ambassadeurs rassemblés à Paris, le chef de l’État français a mis en avant le maintien des fonctions de l’envoyé français, Sylvain Itte, depuis Niamey. Cela se fait malgré un ultimatum de 48 heures, émis vendredi dernier par le gouvernement nigérien, demandant à l’ambassadeur de quitter le pays.
Emmanuel Macron a partagé cette information lors de l’ouverture de la 29ᵉ édition de la conférence des ambassadeurs et ambassadrices, qui s’est tenue lundi. Le Président a également réitéré son soutien envers le président renversé, Mohamed Bazoum, et a exprimé sa conviction que les putschistes finiront par se retirer.
Le combat ne prendra fin que lorsque les militaires français auront quitté le Niger
Au Niger, l’opposition envers la France semble croître, en particulier parmi les partisans du coup d’État. Samedi dernier, des milliers de personnes favorables au coup d’État se sont manifestées près de la base militaire française à Niamey. Parmi leurs revendications figurait notamment le départ des forces françaises. Cependant, la France maintient une position ferme en refusant de reconnaître le gouvernement dirigé par les généraux.
Le dimanche, les partisans des militaires au pouvoir se sont rassemblés au stade Seyni Kountché.
Les tribunes étaient ornées de drapeaux nigériens, algériens et russes. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), désormais aux commandes, a désigné la France, ancienne puissance coloniale, comme sa cible principale.
Un membre du CNSP, le colonel Ibro Amadou, a déclaré devant la foule : « Le combat ne prendra fin que lorsque les militaires français auront quitté le Niger. » Il a encouragé la population à ne pas se rendre à l’ambassade française pour les chasser, mais plutôt à regagner leurs foyers, tout en assurant que les militaires français finiront par partir.
L’Algérie propose un plan de transition
L’Algérie a soumis aux nouveaux dirigeants militaires du Niger un plan de transition de six mois, en contraste avec les trois ans suggérés par ces derniers, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel et démocratique. Le général Abdourahamane Tiani, actuel homme fort du moment, avait déjà évoqué une période de transition maximale de trois ans. Néanmoins, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, a avancé qu’une période de six mois serait suffisante pour éviter que le coup d’État en cours ne devienne irréversible.
La diplomatie algérienne est active dans la région. Ahmed Attaf s’est rendu au Nigeria, au Bénin et au Ghana, tandis que Lounes Magramane, numéro deux du ministère, s’est rendu à Niamey. Cependant, il n’a pas réussi à rencontrer l’ancien président Mohamed Bazoum, renversé lors du coup d’État. La position future de Bazoum à l’égard du plan de transition proposé par l’Algérie n’a pas été précisée par le ministre algérien.