Les tensions se sont accrues entre plusieurs groupes armés cherchant à dominer le nord du Mali.
Les tensions persistent dans le nord du Mali, avec des affrontements en cours entre les séparatistes touareg et la junte au pouvoir.
Des individus armés ont pris le contrôle de deux bases militaires à Léré le dimanche 17 septembre, comme l’ont signalé deux élus locaux à l’Agence France-Presse. Un porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes séparatistes majoritairement composée de Touaregs, a revendiqué cette attaque.
L’armée malienne a confirmé sur les réseaux sociaux que Léré, située dans la région de Tombouctou, avait été attaquée vers 13h30 heure locale, précisant que des informations plus détaillées suivraient. Des affrontements ont eu lieu, avec des pertes humaines confirmées par un deuxième élu local, bien que leur nombre exact reste inconnu.
Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, a affirmé que les deux camps militaires de Léré étaient sous leur contrôle et a également déclaré avoir abattu un avion de l’armée.
Bien que les auteurs de l’attaque au Mali n’aient pas été formellement identifiés par les autorités, cette opération souligne l’échec récurrent de l’accord de paix de 2015. Cet accord avait été signé entre une coalition de groupes armés, principalement touaregs, qui s’étaient rebellés contre le gouvernement central en 2012, et les forces loyalistes.
Plus tard, ces mêmes groupes armés ont lancé une offensive contre la ville de garnison de Bourem, que l’armée prétend avoir repoussée. Les versions des événements diffèrent, mais elles font toutes état de nombreux décès.
Ces derniers temps, les tensions se sont accrues entre plusieurs groupes armés cherchant à dominer le nord du Mali. Parmi ces groupes, on compte des factions djihadistes hostiles à l’armée malienne, des groupes djihadistes rivaux, des groupes armés touaregs en opposition aux djihadistes, ainsi que des groupes touaregs en conflit avec l’armée malienne.
L’escalade des tensions au Mali se produit dans un contexte de réorganisation sécuritaire dans le nord du pays. Cette réorganisation fait suite au retrait en 2022 de la force antidjihadiste française et à la sortie en cours de la mission de l’ONU (Minusma). Ces décisions sont prises sous la pression de la junte au pouvoir.