Suite aux dangereuses déclarations islamophobes qu’il avait faites dans la revue Front Populaire en novembre 2022, Michel Houellebecq se retrouve confronté à une plainte déposée par l’Union des mosquées de France (UMF). Dans son dernier ouvrage intitulé “Quelques mois de ma vie”, l’écrivain présente ses excuses en ces termes : “Je présente mes excuses à tous les musulmans que ce texte a pu offenser – c’est-à-dire, j’en ai bien peur, à peu près tous les musulmans.”

Ces excuses font partie intégrante du livre dans lequel Michel Houellebecq revient sur ses propos odieux qui avaient été diffusés en novembre 2022 dans la revue Front Populaire. La plainte déposée par l’UMF vise à condamner ces déclarations et à faire entendre la voix des musulmans de France face à de telles attaques. La réaction de l’UMF reflète sa préoccupation quant à la gravité de ces propos et à leur impact sur la communauté musulmane.

L’affaire soulève des questions importantes sur la liberté d’expression et la responsabilité des auteurs quant aux conséquences de leurs paroles. Après les excuses présentées aux musulmans en France par Michel Houellebecq dans son récent livre, l’Association des mosquées de France (AMF) avait énoncé des conditions à l’écrivain pour éventuellement retirer sa plainte. Cependant, cela ne s’est finalement pas concrétisé.

“Quelques mois dans ma vie” a été accueilli de manière nuancé en France. Le dernier ouvrage de Michel Houellebecq, paru en mai, ne connaîtra probablement pas la même gloire que ses précédents. Néanmoins, il suscite l’intérêt, notamment en raison des excuses formulées par l’écrivain envers les musulmans de France pour ses commentaires à leur encontre, lors d’une entrevue publiée dans la revue Front Populaire, en novembre 2022. Que ces excuses soient sincères ou non, l’Association des mosquées de France (AMF), qui avait déposé une plainte contre Michel Houellebecq, avait salué, dans une récente lettre ouverte, une démarche “honorable mais incomplète étant donné la gravité de la menace”.

Malgré tout, la fédération musulmane envisageait toujours la possibilité d’abandonner la plainte si l’écrivain clarifiait davantage sa position sur la théorie du “grand remplacement” ou s’il entreprenait “une démarche formelle et plus proactive pour mettre fin à la diffusion du numéro du Front Populaire”.

À la suite de son assemblée générale qui s’est déroulée le dimanche 4 juin, l’AMF estime finalement que renoncer à une procédure “qui vise à faire condamner non pas les personnes, mais les faits qui leur sont reprochés” ne serait pas bénéfique pour la collectivité.

“L’écrivain a fini par qualifier de “faux et stupide” le passage dans lequel il établissait un lien entre l’islam et la délinquance, avant de le rectifier et de présenter ses excuses à tous les musulmans qu’il aurait pu offenser”, indique l’AMF. Cependant, en ce qui concerne le passage où l’écrivain parle d’un “Bataclan à l’envers”, “il n’est pas certain que son explication et sa rectification soient suffisantes pour rassurer les musulmans de France”.

“L’exercice de notre foi nous incite certes à faire preuve de bienveillance envers celui qui reconnaît ses torts et exprime des remords. Cependant, sans préjuger de l’appréciation de la justice concernant les faits que nous lui reprochons, nous avons également le devoir de protéger notre communauté en recourant à la justice pour dénoncer des propos que nous jugeons dangereux”, a-t-elle déclaré.

En référence aux attentats de Christchurch en Nouvelle-Zélande, que personne ne souhaite voir se reproduire, l’AMF réaffirme donc son intention de maintenir sa plainte contre Michel Houellebecq, ainsi que contre Michel Onfray et la direction du Front populaire. “Il ne faut pas sous-estimer la dangerosité et la menace que représentent certaines déclarations. Ceux qui les énoncent ou continuent de les diffuser doivent prendre conscience de la lourde responsabilité qui leur incombe.”

“Selon lui, ceux qui ont interprété ce passage comme “un appel à des attentats dirigés contre les musulmans” seraient des individus particulièrement “malveillants et mensongers”. Sur ce point, qui est au cœur de la plainte de l’AMF, nous pensons qu’il se trompe lourdement ou qu’il cherche à minimiser la portée de ses propos”, affirme une fédération déçue d’un livre où la démarche explicative de l’écrivain se résume à “à peine une dizaine de pages perdues au milieu d’une masse de récits obscènes”.

“Nous estimons que de nombreuses questions graves ont été volontairement passées sous silence. Parmi elles, son soutien à la théorie dangereuse et répugnante du “grand remplacement”, qui rappelle des périodes sombres de notre histoire nationale”, conclut-elle.

By mel