Mardi soir, l’Eglise catholique a organisé une messe des “parlementaires”, à Paris. Cette tradition ayant déjà eu lieu les années précédentes, fait polémique sur la toile. La France, fervente adepte de la laïcité, semble une nouvelle fois être confrontée à ses propres paradoxes.

France, république laïque où se tient une messe parlementaire
Image prise sur le site : “journal du dimanche”.

Délivrer un message aux élus

L’Église Sainte-Clotilde, devenue par essence, le lieu de culte catholique des politiques, a accueilli une soixantaine de personnalités de bords différents, dont l’ancien ministre : Eric Woerth. Plusieurs thèmes ont été abordés durant l’événement, notamment : celui des derniers instants avant de quitter la vie. Au cœur de la messe, l’archevêque déclare, qu’il faut écouter les paroles de ceux qui accompagnent les mourants.

L’objectif selon lui, n’est pas de quitter la vie d’emblée, mais d’en vivre pleinement ses derniers moments. L’événement prend un tournant différent, lorsque les deux thèmes suivants, abordent le changement climatique, ainsi que la guerre en Ukraine. Cette messe, enveloppe une atmosphère hautement politique. Nichée dans une république reflétant la laïcité, elle ne semble pas faire l’unanimité.

Loi 1905, une parade potentielle de la messe ?

Le 9 décembre 1905, symbolise la loi de séparation entre l’Église et l’état. Cette dernière codifie la laïcité, qui régit actuellement les lois en France. Elle est à l’origine de nombreuses mesures interdisant la pratique religieuse dans certains lieux. Un des principes clé de cette loi étant :”la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses” dénonce le paradoxe de cette messe.

La NUPES (nouvelle union populaire écologique et sociale) dénonce l’entrave à la laïcité commise par les organisateurs de la messe. Sarah Legrain, députée de la France insoumise, émet son opinion défavorable concernant la messe, sur le réseau social Twitter. “Malheureusement, je ne vais pas venir à cette messe, car selon moi, dans une République laïque, les parlementaires n’ont pas besoin d’être bénis par un archevêque et l’église n’a pas besoin de perdre du temps à se préoccuper de ce que font les parlementaires, puisqu’il y a une séparation des églises et de l’état.”

Une contre-attaque fervente

Les membres présents à l’événement répondent à l’indignation de la NUPES en évoquant le droit de la liberté de culte dans le cadre privé. Comme le souligne paradoxalement Laure Lavalette, députée au rassemblement national, cette messe représente à ses yeux, une forme de charité dont dispose le peuple.

“La quête du bien commun, c’est aussi une sorte de charité suprême. Donc la recherche du bien commun, c’est effectivement la charité que l’on doit à son peuple. Je suis ravie d’aller à la messe le dimanche et de siéger le reste du temps à l’Assemblée nationale” confie la députée.

Laure Lavalette ne semble pas être la seule à défendre ses positions. Le sénateur de l’Oise Jérôme Bascher ne descelle pas une quelconque incompatibilité entre sa profession et sa pratique dogmatique. Il témoigne : “On peut avoir des engagements religieux sans que ce soit forcément la priorité au Parlement. L’État laïc fonctionne pour moi très bien de cette façon et je suis très attaché à la laïcité.”

Selon la majorité des internautes, ces témoignages demeurent assez étonnants étant donné les positions radicales de ces acteurs politiques concernant la pratique du culte musulman dans la sphère public. Il semble que le son de cloche soit différent lorsqu’il ne s’agit pas d’islam. Les principes de laïcité, devraient-ils être respectés seulement pour une religion en particulier ? Comment qualifier cette perpétuelle contradiction française?

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