Dans un contexte de tensions exacerbées, l’armée israélienne amplifie son offensive sur Gaza avec des raids aériens et l’avancée de ses troupes au sol. Le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, indique que cette opération vise principalement à anéantir les infrastructures du Hamas et à secourir les captifs.

Malgré les appels internationaux à la désescalade, Netanyahu se montre inflexible, tout en n’écartant pas l’éventualité de pauses humanitaires dans l’offensive.

En dépit des consignes israéliennes invitant les résidents de Gaza du nord à se réfugier vers le sud, des attaques sont également rapportées dans cette direction. Des informations fournies par l’AFP font état de pertes civiles dans les attaques aériennes au sud de l’enclave, avec un bilan dans le sud de la bande de Gaza d’au moins 23 morts à Rafah et Khan Younis.*

Bien que les Forces de défense israéliennes n’aient pas confirmé ces incidents spécifiques, elles prévoient de prendre en charge la sécurité de Gaza une fois le conflit terminé.

Les FDI ont déployé une présence massive à la frontière de Gaza, fortifiant leurs rangs avec des réservistes pour atteindre un nombre sans précédent, en complément de leur armée régulière.

Face à cette montée en puissance, le Hamas, avec son armée estimée à 25 000 membres, continue d’opérer à travers un vaste réseau de tunnels souterrains qui s’étendent sur de nombreux kilomètres, malgré les efforts israéliens pour démanteler ces infrastructures.

Dans un communiqué alarmant diffusé mardi, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a annoncé que la crise humanitaire à Gaza a forcé 1,5 million de personnes à l’exode, avec environ 717 000 individus cherchant asile dans les installations gérées par l’agence, désormais saturées. La densité de ces abris a atteint un point de rupture, tandis que d’autres familles se trouvent contraintes de cohabiter ou de s’abriter sous des tentes de fortune.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a décrit lundi la bande de Gaza comme un “cimetière pour enfants” en devenir, soulignant que la crise dépasse la sphère humanitaire pour toucher à l’essence même de l’humanité. Face à cette tragédie, les dirigeants des principales agences des Nations Unies ont exigé un cessez-le-feu immédiat et la libération sans condition des otages, qualifiant le manque d’accès à des besoins fondamentaux tels que la nourriture, l’eau, les médicaments, l’électricité et le carburant pour 2,2 millions de Palestiniens de “scandale”.

Leur rapport mentionne aussi que plus de 23 000 blessés nécessitent des soins urgents dans des hôpitaux déjà submergés. La situation est aggravée par des coupures répétées des services de télécommunication et d’Internet, rendant difficile l’appel aux ambulances. Alors que la région dépend habituellement de l’entrée quotidienne de 500 camions de ravitaillement, seulement une partie de ces approvisionnements parvient actuellement à destination. Cependant, il y a eu une lueur d’espoir lorsque l’armée de l’air jordanienne, en coordination avec les forces de défense israéliennes, a parachuté des fournitures médicales à un hôpital de campagne à Gaza.

Par ailleurs, environ 600 détenteurs de passeports étrangers, dont deux Britanniques, sont enregistrés pour quitter Gaza via le passage frontalier de Rafah vers l’Égypte ce mardi. Depuis la réouverture de ce point de passage le 1er novembre, des centaines de ressortissants étrangers, dont plus de 100 Britanniques, ainsi que des personnes blessées ont réussi à partir. Cependant, de nombreux autres sont toujours bloqués dans cette zone assiégée, leurs destins pendus à un fil de tensions géopolitiques continuellement tendu.

Le Hamas est une organisation palestinienne qui exerce le contrôle de la bande de Gaza depuis 2007. Fondamentalement opposé à l’existence de l’État d’Israël, ce groupe s’est engagé dans son agenda à remplacer Israël par un État islamique. Les tensions entre le Hamas et Israël se sont traduites par plusieurs conflits armés, caractérisés par des tirs répétés de roquettes vers le territoire israélien, ainsi que par d’autres formes d’attaques mortelles attribuées à l’organisation ou à des entités qu’elle ne dissuade pas.

Face à ces agressions, Israël a réagi en ciblant le Hamas et ses infrastructures par des frappes aériennes, et par deux interventions militaires terrestres majeures en 2008 et 2014. Depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, Israël, avec le soutien de l’Égypte, a imposé un blocus sur la région, justifié par des motifs sécuritaires.

Le Hamas, y compris son aile armée, les Brigades Izzedine al-Qassam, est classé comme une organisation terroriste par un ensemble de pays et d’institutions internationales, dont Israël, les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni. Le groupe bénéficie du soutien de l’Iran qui lui fournit des ressources financières, des armes et une formation militaire.

La récente guerre à Gaza a éclaté suite à un assaut meurtrier du Hamas dans le kibboutz de Kfar Aza, faisant de nombreuses victimes civiles. Le 7 octobre, une incursion sans précédent s’est produite : des combattants du Hamas ont traversé la frontière fortement sécurisée d’Israël, par mer et air, dans un acte qualifié d’attaque transfrontalière la plus grave sur l’Etat d’Israël depuis des décennies.

Cette offensive a entraîné la mort de 1 400 individus et a vu des otages pris en territoire gazaoui. Face à ces événements, le Premier ministre israélien a déclaré la guerre, promettant une riposte sévère au Hamas.

L’attaque du Hamas, surprenante par sa portée et son audace, s’inscrit dans un contexte d’intensification des tensions et de violences accrues en Cisjordanie, possiblement motivant le Hamas à agir pour des raisons stratégiques et de propagande.

Située entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée, la Bande de Gaza s’étend sur 365 km². Passée sous contrôle israélien en 1967, elle est devenue autonome en 2005. Avec ses 2,23 millions d’habitants, la densité de population y est extrêmement élevée. Plus de trois quarts de ces habitants sont des réfugiés ou descendants de réfugiés, concentrés en grande partie dans des camps surpeuplés. Malgré son autonomie, Israël continue de contrôler les accès à ce territoire disputé.

La région historique de Palestine, englobant la Cisjordanie, Gaza, Jérusalem-Est et le territoire d’Israël, est riche d’une histoire qui remonte à l’époque romaine et est centrale dans les récits bibliques des royaumes juifs. Aujourd’hui, alors qu’Israël existe en tant qu’État depuis 1948, les termes “Palestine” ou “territoires palestiniens” sont encore employés, notamment par ceux qui contestent la reconnaissance de l’Etat d’Israël. La Cisjordanie et Gaza, avec Jérusalem-Est, sont souvent regroupées sous cette appellation.

By mel