La visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France suscite actuellement des interrogations quant à sa faisabilité. Le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, a récemment expliqué que cette visite d’État dépendait de la résolution de cinq dossiers complexes.

Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune à l’issue d’une conférence de presse au palais présidentiel, à Alger, le 25 août 2022. LUDOVIC MARIN / AFP

Le ministre Ahmed Attaf a souligné que cinq dossiers majeurs entravaient la préparation de la visite du président Tebboune en France. Ces dossiers portent sur des questions sensibles allant de la mémoire historique à la coopération économique.

L’un des points de friction concerne la mémoire historique, notamment la restitution de l’épée et du burnous de l’émir Abdelkader, emprisonné en France au Château d’Amboise. L’Émir Abdelkader est une figure emblématique de l’histoire algérienne, un héros national qui a lutté contre la colonisation française au XIXe siècle. Entre 1848 et 1852, il a été emprisonné au Château d’Amboise, accompagné d’une centaine de personnes, dont sa mère, ses frères, des dignitaires, des serviteurs et des enfants. Le lieu de son emprisonnement est devenu un symbole de la résistance algérienne contre la colonisation, ce qui rend d’autant plus cruciale la question de la restitution de ces objets historiques. Les autorités françaises ont refusé cette restitution, invoquant la nécessité d’une loi.

Épée de l’Émir Abdelkader, datée de 1808-1883 © DR |

La question des essais nucléaires français dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966 demeure un sujet de préoccupation. L’Algérie demande la reconnaissance des dommages causés ainsi que des indemnisations pour les retombées radioactives importantes qui ont touché l’Afrique de l’Ouest et le sud de l’Europe.

Malgré ces défis, le ministre des Affaires étrangères algérien a souligné que les préparatifs de la visite présidentielle se poursuivent, avec des rencontres entre les responsables des deux pays. Le dialogue est maintenu malgré l’absence d’accords sur ces questions cruciales.

Le président Tebboune a rappelé que sa visite en France n’est pas une simple visite touristique. Il a insisté sur le fait qu’une visite d’État comporte des conditions spécifiques qui doivent être satisfaites pour assurer son succès.

By mel