On aime présenter le Musulman comme un être paresseux qui refuse le combat de la vie et pallie sa misère par son fatalisme et son acceptation passive de la part que le “sort” lui a allouée. C’est on ne peut plus mal comprendre l’Islam qui est à la fois la religion de l’âme et de la matière, celle de ce bas monde et de l’autre en même temps.

La matérialité de l’homme le fixe à la terre comme la racine qui explore les profondeurs du sol pour y puiser ses éléments vivifiants. Mais l’arbre n’est pas fait que de ses racines et sa ramure s’élance sans cesse plus haut pour rechercher cet air et cette lumière qui sont les sources mêmes de toute matière organique. Quoi de plus explicite que ces versets du Coran qui nous autorisent à rechercher les biens purs dans les limites de la décence et de la modération en ne perdant jamais de vue le caractère vain et éphémère de tout ce qui appartient au monde*.
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Un mirage jamais atteint

La pauvreté et la richesse sont des notions généralement très relatives et, au-delà du minimum indispensable à la vie humaine, le reste n’est que question de mieux être et n’est qu’un mirage jamais atteint. Ce qui nous pousse surtout à accumuler au-delà de nos besoins actuels, c’est d’abord la peur de tomber un jour dans la misère et d’autre part et surtout notre instinct de conquête de tout ce qu’on n’a pas. L’homme en effet s’ennuie toujours de ce qu’il a et recherche sans cesse ce qu’il n’a pas.
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L’homme est un éternel inquiet

L’homme est un éternel inquiet sur cette terre d’exil et tant qu’il n’a pas retrouvé sa spiritualité dans les enseignements divins, son horizon reste voilé par la matière et il cherche vainement à y trouver l’apaisement de son âme. C’est là que l’Islam joue doublement son rôle salutaire et impérieux.
Pour ce qui est de notre crainte pour l’avenir, il nous dit que c’est Dieu qui prend en charge la subsistance de ce coquillage fixé aux fins fonds de la mer, ce Dieu qui a inspiré à la tigresse sans cœur suffisamment de pitié pour qu’elle donne le lait de son corps à son petit, ce Dieu a largement de quoi subvenir aux besoins de toutes Ses créatures pourvu qu’elles restent dans les justes normes de Sa Loi et de Sa Direction.
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La patience et la reconnaissance

D’autre part, Dieu nous ouvre les portes du bien-être dans ce monde et dans l’autre et nous dit que la terre est l’héritage des gens vertueux. Cependant, Il nous enseigne que la richesse dans ce monde est un dépôt que Dieu donne à chacun tour à tour pour éprouver notre patience dans le besoin et notre reconnaissance dans le bien-être. Deux mots sont la base même du caractère musulman : As-sabr et Ach-Choukr, la patience et la reconnaissance.
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L’Islam est la religion du juste milieu par excellence

“Œuvre pour ta vie présente comme si tu étais éternel et œuvre pour ta vie future comme si tu devais mourir demain”
Ainsi l’Islam qui est la religion du juste milieu par excellence, au lieu de nous demander de renoncer carrément aux biens de ce monde et de nous astreindre à toutes sortes de mortifications pour tuer notre élément corporel, il nous dit que la véritable renonciation est celle de renoncer aux biens des autres. Ainsi ces commerçants, ces employés, ces fonctionnaires de tous grades qui manipulent les millions des autres sans y toucher, ce responsable qui fait une séparation nette et sacrée entre sa fortune et les biens qu’il gère, ce tuteur d’orphelins qui ne leur mange pas leur héritage, ce chef militaire qui refuse tout l’or du monde plutôt que de trahir une juste cause voilà le vrai ascétisme parce que le plus positif et le plus conforme à notre nature terrestre.
Plusieurs hadiths viennent d’autre part consoler les pauvres de ce monde qui acceptent leur sort avec patience et dignité et ne tendent la main qu’à leur Créateur. Il est dit entre autre que les pauvres, le jour du Jugement Dernier, avec sa longue et pénible attente, entreront au Paradis cinq cents ans avant les riches.
Le Prophète – paix et bénédictions sur lui- a dit : « Voulez-vous que je vous indique qui sont les gens du Paradis ? Ce sont de faibles êtres mépris qui, s’ils venaient à faire un serment en comptant sur Dieu pour le réaliser, se verraient exaucés. Il vous dirai-je qui est les gens de l’Enfer ? Ce sont les êtres grossiers, avides de richesse, avares et orgueilleux. » Al-Bukhari et Muslim
Mais la richesse n’est nullement interdite aux Musulmans qui ne commettent, pour y arriver, ni trahison, ni injustice. Le Prophète nous prévient que la responsabilité de la faim des pauvres incombe directement aux riches.
Donc une société foncièrement musulmane ne comprendrait que des pauvres au cœur riche, car ils ne pleurent jamais ce qui est illusoire et éphémère, et des riches qui ont horreur de toute thésaurisation et ont hâte de dépenser tout ce qu’ils gagnent dans l’intérêt public. Il y eût effectivement un temps où le Trésor de l’Etat ne trouvait plus de pauvres à secourir. Ce fut le Califat d’Omar “l’Intègre” et celui d’Omar Ibn Abdelâziz. Les riches craignaient trop Dieu pour marchander leur aumône et les pauvres étaient trop croyants et trop fiers pour s’adresser à autre qu’à Dieu.
Leur Prophète – paix et bénédictions sur lui- leur a appris à dire avec lui :“Dieu préserve-moi de recourir par pauvreté à autre que Toi” et ils répétaient avec le Coran “Dieu donne nous dans ce monde un bien, et dans l’autre monde un bien et préserve-nous des tourments de l’enfer.”

By Mohamed

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One thought on “Pauvreté et richesse”
  1. L’ISLAM est un système de vie complet
    Le pauvre et le riche trouve tout les deux leur place s’ils suient le chemin indique par le prophète PSL

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