Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très  miséricordieux

Louange à Allah qui a légiféré pour Ses serviteurs le culte de la sincérité (l’islam) afin de les délivrer des jougs de la mécréance et de l’Association. Et que la Prière et le Salut soient sur l’Imam des sincères, notre maître et guide Mohammed, sur sa noble et pieuse famille, ses compagnons ainsi que tous ceux qui les suivent sur la voie de la droiture jusqu’au Jour de la Rétribution  ﴾Le Jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité, sauf celui qui vient à Allah avec un cœur sain ﴿                                         Ech-Chou‘arâ’ (Les Poètes), V. 88-89.

Dans cet article, nous aborderons un sujet extrêmement important en raison de la
place qu’il occupe dans notre religion. En effet, en islam la sincérité [el ikhlâs] est la
première condition de l’acceptation des bonnes œuvres par Allah -Exalté soit-Il.

Allah -Le Tout Puissant – a dit à ce sujet : ﴾Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur,
qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur﴿ El Kahf (La Caverne), V. 110. La sincérité est l’âme de l’œuvre sans quoi elle ne pourrait profiter à son auteur étant donné qu’elle sera auprès d’ Allah vaine et nulle, et ne suscitera aucune récompense divine. Ibn  Kathîr -qu’ Allah lui fasse miséricorde- a commenté le Verset précité en disant : « ﴾qu’il fasse de bonnes actions﴿ Ce sont celles qui seront conformes à la religion d’ Allah ﴾et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur﴿ Ce sont les œuvres par lesquelles on désire la Face d’ Allah Seul, sans aucun associé ; et ces deux aspects sont les deux piliers de l’œuvre agréée par Allah, il faut qu’elle soit sincèrement vouée à Allah et pratiquée conformément à la charia de Son Messager » [1].

Dans ce même rapport, le Prophète a dit : « Certes, Allah n’accepte des œuvres que celles qui Lui sont vouées sincèrement, et avec lesquelles on aura désiré Sa Face » [2] ; et il a dit également : « Celui qui innove dans notre religion une chose qui n’en fait pas partie, elle lui sera rejetée » [3].
Cela étant dit, nous verrons à travers quelques titres que je cite ci-dessous certaines questions relatives à la sincérité, son sens, son rôle et son influence sur les actions, les actes qui s’en opposent, que doit-on faire pour être sincère et les différents bienfaits qu’elle procure ainsi que d’autres choses encore.

I- Le sens de la sincérité en Islam :

Les érudits musulmans ont donné plusieurs définitions à la sincérité [el ikhlâs], mais elles sont assez généralement complémentaires et proches les unes des autres. Ainsi, on trouve parmi ces dernières les citations suivantes [4]:

L’imam el Fodayl ibn ‘Ayyâd — qu’Allâh lui fasse miséricorde — a dit L’imam Sehl At-Toustourî — qu’ Allah lui fasse miséricorde — a dit : « Les hommes
sagaces ont médité le sens de la sincérité et n’ont trouvé que ceci : c’est que le
mouvement de l’individu et son immobilité soient, en secret et en apparence, consacrés a
Allah — Très Haut soit-Il — Seul, et que rien ne s’en mêle, ni âme, ni passion, et ni intérêt
mondain ! ».

L’imam ibn el Qayyim — qu’ Allah lui fasse miséricorde — a dit : « La sincérité,
c’est que l’homme détermine et accomplit avec pureté ses paroles, ses actes, sa volonté et
son intention qu’il voue à Allah. C’est cela la religion de l’unicité, la religion d’ Ibrahim
(Abraham) qu’ Allah a ordonné à tous Ses serviteurs, et dont Il n’accepte aucune autre a
part elle ; elle est la vérité de l’islam :  ﴾Et quiconque désire une religion autre que
l’islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants﴿ ali ‘Imrân (La
Famille d’ Imran), V. 85. C’est la religion d’ Ibrahim, dont celui qui s’en abstient est donc
un des plus sots ! »[5].

Le cheikh Sâleh As-Souheymî -qu’ Allah le préserve — a dit : « Et le sens de la
première condition, je veux dire, la sincérité, c’est que l’auteur d’une action ait recherché
par celle-ci la Face d’Allâh -Exalté et Très Haut soit-Il —, loin de l’ostentation et de la
célébrité, et ne voulant de personne ni rétribution ni remerciement (…) donc, la sincérité
ne peut être réalisée avec l’Association ou l’ostentation ou si l’homme désirera par son
acte le bas monde… » [6].

II- Le statut de la sincérité en Islam :

Comme j’en ai déjà fait mention au début, la sincérité figure à la tête des pratiques d’obéissances qu’elles soient intérieures, c’est-à-dire celles du cœur ou apparentes, c’est- à-dire celles des organes. On ne peut se passer de la sincérité dans aucun acte. Car, c’est elle qui gère l’intention du croyant et lui dicte la bonne direction qu’il doit suivre, a savoir de viser la satisfaction et l’agrément de notre Créateur Adoré — à Lui la Pureté —.
De plus, l’islam, de par ses enseignements, ses prescriptions et ses pratiques se focalise sur le redressement de la bonne voie que le cœur se doit d’emprunter tel qu’ Allah dit :
﴾Il ne leur a été commandé, cependant,  que d’adorer Allah, Lui vouant un culte
exclusif, d’accomplir la salât et d’acquitter la zakat. Et voilà la religion de droiture﴿ElBayyina (La Preuve), V. 5. Une voie érigée sur la pure unicité [at-tawhîd el khâlis] dont lasincérité constitue le socle, et c’est justement cela la raison pour laquelle notre Seigneur a envoyé les Prophètes et révélé les Livres.

Dans ce sens, l’imam ibn Qayyim el Djewziyya — qu’ Allah lui fasse miséricorde — a dit :

Le sujet de l’intention est très étroitement lié avec les actes des cœurs, avec le fait
de connaître leurs degrés et leur relation avec les actes des organes ; de l’édification de
ces derniers sur les actions du cœur qui ont sur eux une influence responsable de leur
validité et nullité. Les œuvres des cœurs sont  la base pour laquelle on doit accorder
attention et considération, tandis que les œuvres des organes [telles que la salat, le jeûne,
le hadj, etc. NDT] leur sont subordonnées, complémentaires et supplétives. L’intention
est du même statut que l’âme, alors que l’œuvre a le statut du corps par rapport aux
organes, qui lorsque l’âme le quitte sera mortifié. Et ainsi l’œuvre, si l’intention ne
l’accompagne pas sera donc un mouvement insensé. Alors, la connaissance des règles
des cœurs est plus importante que la connaissance des règles des organes, car elles sont
leur base, tandis que celles des organes leur sont des branches (…) et les croyants
connaisseurs d’ Allâh et de Son commandement, Lui ont rendu la véritable adoration
autant en secret qu’en apparence ; et ont avancé leurs cœurs dans la servitude et y ont
placé leurs organes en subordination… c’est cela la véritable adoration.
Et il est connu que c’est cela l’objectif du Seigneur — Très Haut soit-Il — d’avoir
envoyé Ses Messagers, descendu Ses Livres et légiféré ses charias… et celui qui médite la
charia dans ses principes et ses visées, connaîtra le rattachement des œuvres des organes
à celles des cœurs et [comprendra] qu’elles sont inutiles sans elles, et que les actes des
cœurs sont plus obligatoires pour le serviteur que ceux des organes. Car, pourrait-on distinguer le croyant de l’hypocrite si ce n’est par le moyen des œuvres que le cœur de
chacun d’eux accomplit et qui les ont distingués ? Aussi, est-il possible à quelqu’un
d’embrasser l’islam si ce n’est par l’œuvre de son cœur avant celle de ses organes [7] ?

Et l’adoration du cœur est plus importante que l’adoration des organes ; elle est plus
abondante et plus durable. Elle est obligatoire à tout moment. C’est pour cela que la foi
est un devoir qui incombe au cœur en permanence. L’islam quant à lui, c’est le devoir des
organes  par  moments.Le  bateau  de  la  foi  est  le cœur, et le bateau de l’islam sont les
organes ! » [8].

A lire absolument :  Des choses contraires à la sincérité

1. Consulter Tafsîr El Qour’ên El ‘Adîm : Le commentaire du Saint Coran, l’imam
ibn Kathîr, 3ème volume, éd, 1427, Dâr imam Malek, Algérie.
2. Rapporté par An-Nassê’î et authentifié par el Albani dans Sahîh An-Nasê’î (2/659).
3. Rapporté par el Boukhârî et Mouslim.
4. Voir pour ces deux citations At-Tibyên fî êdêb hemelet el Qour’ên :
L’éclaircissement des règles d’éthique des mémorisants du Qour’ên, l’imam An-Nawawî,
recension de Abou ‘Abd Allah Ahmed Aboû el ‘Eyneyn, éd, 1426, Mektebet ibn ‘Abbês,
Egypte.
5. Lire Ad-Dê’ wa-d Dawê’ : Le mal et le remède, d’ibn el Qayyim el Djewziyya,
recension de ‘Ali Hassan el Halabî el Atharî, éd, 1427, Dâr ibn el Djewzî, Arabie Saoudite.
6. Voir Modhakkirât fi-l’aqîda wa-l hadîth wa-l mostalah : Mémoires sur la croyance,
le hadith et la terminologie du hadith, le chapitre réservé à la croyance, Ch. Souheymi,
éd, 1424, Université de Médine, Arabie Saoudite.
7. Allusion ici faite à l’obligation de croire d’abord, ce qui naturellement doit être
l’objet de l’intention qui elle se situe dans le cœur ; et de prononcer les deux attestations
de Foi ensuite, qui, elles, seront formulées  et prononcées par la langue qui est un des
organes du corps. NDT.
8. Badê’i‘ El Fawê’id d’ibn el Qayyim.

By Mohamed

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